Pourquoi y’a-t-il toujours des écarts salariaux entre les hommes et les femmes ?
Les emplois occupés majoritairement par des femmes sont généralement moins bien rémunérés que ceux occupés par des hommes. C’est ce qu’on appelle une discrimination systémique qui perdure en raison de stéréotypes, de biais, ou de croyances installées au fil du temps. Le travail des femmes, perçu comme naturel, n’est pas considéré à sa juste valeur. Il est donc impératif de corriger les écarts salariaux qu’il y a entre les emplois dits féminins et ceux dits masculins. Pour ce faire, la société québécoise s’est dotée d’une loi pour corriger cette injustice historique.
La présente loi a pour objet de corriger les écarts salariaux dus à la discrimination systémique fondée sur le sexe à l’égard des personnes qui occupent des emplois dans des catégories d’emplois à prédominance féminine.
Ces écarts s’apprécient au sein d’une même entreprise, sauf s’il n’y existe aucune catégorie d’emploi à prédominance masculine.
La loi s’applique
- à toutes les entreprises de compétence provinciale de plus de 10 employé-e-s, qu’elles soient privées, publiques ou parapubliques;
- à toute personne salariée, homme ou femme, qui occupe un emploi à prédominance féminine, qu’elle travaille à temps complet, à temps partiel, qu’elle ait un statut temporaire ou occasionnel, qu’elle soit syndiquée ou non.
Il faut souligner que l’application de la loi dans les petites entreprises ou les milieux non syndiqués peut s’avérer difficile, car elle repose sur la volonté des employeurs et à leur capacité à mettre en place un programme d’équité salariale. Ainsi de nombreuses femmes qui travaillent dans le secteur privé subissent encore cette discrimination.
C’est la Division de l’équité salariale de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail qui est responsable d’appliquer la loi en soutenant les salarié-e-s, les syndicats, les employeurs ainsi que le ministère du Travail. Elle peut aussi enquêter, mettre en place une médiation, traiter les plaintes et les différends, émettre des recommandations et déterminer des mesures à mettre en place.
Le maintien de l’équité salariale, c’est un processus
L’exercice prévu dans la loi, tous les 5 ans, permet de maintenir l’équité salariale dans le temps et d’ainsi prévenir la discrimination.
En effet, les milieux de travail et les emplois évoluent et les biais sexistes qui perdurent dans la société peuvent avoir une influence sur la valeur des emplois. Voici les questions qu’on se pose pour maintenir la valeur des emplois :
Est-ce des changements sont survenus depuis 5 ans ?
- Des créations d’emploi?
- La négociation d’une convention collective?
- Des modifications aux lois du travail?
- Des modifications aux exigences des ordres professionnels?
- Des modifications des exigences de formations?
Est-ce que ces changements ont créé des écarts salariaux entre les catégories d’emploi à prédominance masculine et celles à prédominance féminine?
Oui? Alors les salaires sont ajustés en conséquence, seulement à la hausse
« Depuis 1996, nous pouvons être fières de voir l’équité salariale inscrite comme un droit reconnu dans la loi! Il est toutefois indispensable que toutes les femmes, et notamment les professionnelles en soins, continuent de recevoir un salaire à la hauteur de leurs qualifications, de leurs responsabilités, de leurs efforts et des conditions dans lesquelles elles travaillent. Pour une organisation syndicale qui représente 90 % de femmes, cela signifie de ne jamais baisser la garde et de participer activement à toutes les étapes du processus de maintien de l’équité salariale. »
— Julie Bouchard, présidente de la FIQ
Depuis l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, les élues de la FIQ, les militantes syndicales et les conseillères des différents secteurs et services de la Fédération ont mis leur expertise en commun pour assurer aux professionnelles en soins un salaire équitable, à la hauteur de leurs qualifications, de leurs responsabilités, de leurs efforts et de leurs conditions de travail.
En décembre 2019, un comité ad hoc de maintien de l’équité salariale regroupant des militantes syndicales a été formé afin de participer aux divers travaux concernant le maintien de l’équité salariale.
Le comité est composé de :
- Marie-Ève Desbiens, inhalothérapeute, IUCPQ
- Marie-Chantal Gauthier, infirmière, FIQ-SPSMC
- Mélanie Gauthier-Gagnon, IPS, FIQ SPS de la Capitale-Nationale
- David Lambert, infirmier clinicien, FIQ-SPSCE
- Yohanna Mejia, infirmière auxiliaire, FIQ-SPS des Laurentides
- Nissa Poisson-Thomas, perfusionniste clinique, SPSICR-CUSM
La Fédération peut aussi compter sur le soutien d’une avocate experte en équité salariale.