Automne 2017

Attention, attention : CODE BLEU pour la planète!

Les 2 et 3 novembre derniers avait lieu la 14e édition du Réseau des jeunes de la FIQ, et la 2e édition portant sur le thème de l’environnement. Plus de 70 participantes ont alors pu revenir sur les liens importants qui unissent la santé, l’action collective et l’environnement. Si le Réseau du printemps 2017 a été l’occasion pour les jeunes professionnelles en soins de constater les effets environnementaux sur la santé des personnes qu’elles soignent, celui du mois de novembre leur a fait prendre conscience qu’elles doivent passer à l’action.

Le développement durable est un sujet d’actualité et sera un incontournable au cours des prochaines années. Les participantes du Réseau des jeunes ont donc voulu contribuer à la mise en œuvre d’une politique de développement durable à la Fédération. Panels, présentations, atelier pratique et travail en tables rondes ont ainsi permis aux jeunes présentes de proposer des tactiques afin de dessiner une stratégie porteuse pour la suite des choses.
« Vous nous avez inspirées avec vos idées, votre imagination et votre enthousiasme. Nous ferons du chemin avec cette belle énergie que nous avons ressentie ici dans les deux derniers jours! », a indiqué Marie-Claude Ouellet, responsable politique du comité Jeunes, dans son mot de clôture.

À quelques semaines de son départ pour une retraite bien méritée, la présidente Régine Laurent a assisté à la première journée de cette édition du Réseau des jeunes, lui conférant un cachet bien particulier.

L’environnement dans le monde syndical : les jeunes s’inspirent!

Au Canada et au Québec, plusieurs syndicats s’intéressent déjà à la question environnementale. Pour s’inspirer et apprendre de leurs pairs, les membres du comité Jeunes ont réuni un panel de leaders du monde syndical qui ont participé à la mise en œuvre d’une politique environnementale au sein de leur organisation respective. Donald Lafleur, vice-président exécutif du Congrès du travail du Canada (CTC), et Carina Ebnoether, militante syndicale membre du comité national de l’environnement du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont donc expliqué aux jeunes militantes de la FIQ la démarche de leur syndicat.

La politique environnementale est l’outil par lequel l’organisation affirme ses valeurs et ses engagements en matière d’environnement. On y indique les raisons qui ont motivé le positionnement du syndicat et la manière dont il entend mettre en pratique ces principes.

Tant pour le SCFP que pour le CTC, l’implantation d’une politique environnementale ne s’est pas faite sans heurt. Les enjeux relatifs aux pertes d’emploi dans le secteur de l’industrie extractive (pétrole, gaz et mines) ont, entre autres, soulevé l’opposition de leurs propres membres. Malgré les obstacles, les leaders syndicaux ont su démontrer la pertinence d’effectuer un virage vert. Du côté du SCFP, l’idée de mettre en place une politique environnementale est même venue de la base militante.

Après l’adoption d’une politique, il faut bien entendu la mettre en œuvre et effectuer les changements nécessaires à tous les niveaux de l’organisation. La clé de la réussite : la collaboration entre les élu-e-s politiques, les militant-e-s et les salarié-e-s des organisations syndicales.

Un panel inspirant et porteur pour la mise en place d’une politique de développement durable à la FIQ!

Mobilisation : la parole aux comités de citoyen-ne-s

Pour une organisation syndicale, la mobilisation est le nerf de la guerre. Comment intéresser et réunir les citoyen-ne-s, notamment les membres de la FIQ, autour de l’enjeu environnemental? Voilà le thème abordé par le panel formé d’Odette Sarazin, responsable du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) pour la région Nord et la mobilisation en milieu rural, de Colombe Larivière, responsable du Comité mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville et responsable de la mobilisation en milieu urbain au RVHQ et de Déric Noël-Lagacé, militant du groupe Alerte pétrole Rive-Sud.

Avec des batailles médiatisées, notamment la campagne « Vous ne passerez pas » qui visait à imposer un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste, les comités de citoyen-ne-s ont réussi à trouver un appui populaire autour de la protection de l’environnement. Leurs actions ont souvent été couronnées de succès, mais quel est donc leur secret?

Aux dires de madame Larivière, « plaisir, action et souplesse » sont des éléments incontournables d’une mobilisation citoyenne efficace. Celle qui a su convaincre des centaines de résident-e-s de son quartier de s’impliquer dans la lutte aux hydrocarbures a multiplié les initiatives pour aller à leur rencontre : porte-à-porte, action citoyenne directe, pétitions, manifestations lors de divers évènements, assemblées citoyennes avec des député-e-s, etc. Selon elle, pour susciter la mobilisation, les revendications doivent toucher le palier national, mais aussi chacun et chacune, comme individu, dans son milieu.

Monsieur Noël-Lagacé abonde dans le même sens. « Les actions qui nous permettent d’établir un contact humain demeurent la clé. En effet, peu importe l’âge, le milieu d’action duquel nous venons (syndicats, organisations écologistes ou étudiantes), nous avons tous les mêmes principes et valeurs, nous devons donc nous concerter. » Encourageant les jeunes à se mobiliser pour le développement durable, monsieur Noël-Lagacé a conclu son intervention en soulignant que « la FIQ, avec ses 75 000 membres et ses syndicats affiliés, constitue un sacré potentiel ».

Un discours énergisant pour les jeunes militantes de la FIQ qui sauront, à coup sûr, mettre en pratique ces précieux conseils!

Développement durable à la FIQ : on passe à l’action!

Un objectif majeur du dernier Réseau des jeunes était sans contredit le passage à l’action dans le dossier du développement durable. C’est pour cette raison qu’après avoir mis la table en expliquant ses grands principes, le comité Jeunes a voulu tirer profit de la créativité des jeunes.

Ainsi, dans le cadre d’un atelier pratique simulant une présentation en conseil fédéral, le comité Jeunes a exposé ses arguments et sa recommandation en faveur de la mise en place d’une politique de développement durable à la FIQ. Les participantes, regroupées en tables rondes, ont ensuite eu à argumenter et à questionner les élues du comité Jeunes en respectant les procédures d’assemblée prévues au code Morin. En plus de débattre de la recommandation principale, une nouvelle proposition, amenée par la « délégation », à l’effet de faire de l’environnement une priorité de la FIQ pour l’année 2018, a même été adoptée! Cet exercice a permis aux jeunes militantes d’apprendre les rouages des débats en instances et de s’exercer à prendre la parole en public pour délibérer et prendre position. Chapeau! aux participantes qui ont relevé le défi avec brio!

Après avoir unanimement adopté la recommandation de doter la FIQ d’une politique de développement durable, les jeunes ont été mises à contribution pour élaborer le plan d’action stratégique FIQ. Leur réflexion devait porter sur les actions à entreprendre à la fois au niveau national (organisationnel) que local (syndicats affiliés). Rivalisant d’ingéniosité, les propositions des militantes couvraient un large spectre de tactiques : mise en place de comités verts dans les établissements, création d’alliances avec des groupes écologistes et d’autres organisations syndicales engagées sur le plan de l’environnement, mesures incitatives pour réduire la dépendance aux hydrocarbures (essence, plastique), négociation avec l’employeur pour favoriser le recyclage et réduire les déchets dans les établissements, etc.

Pour les jeunes qui devaient également établir l’échéancier du plan d’action, une chose est claire : la FIQ doit passer à l’action, et ce, dès 2018!