Automne 2017

« Être proactives… c’est eSSenTiel »

Les 11 et 12 octobre dernier avait lieu la 3e édition du Réseau des militantes en SST. Plus de 120 militantes ont alors eu l’occasion d’échanger sur les enjeux actuels liés à la santé et à la sécurité du travail dans le réseau de la santé et sur l’importance de mettre sur pied une stratégie visant une réelle prise en charge de la prévention au sein de tous les établissements de santé. Elles ont également pu assister à des conférences, tester leurs connaissances et en apprendre davantage sur le thème retenu par le comité SST pour la Semaine SST 2017.

« L’année 2017 est une année particulière, car voilà maintenant 30 ans que la Fédération souligne la Semaine SST. Déjà en 1987, la Fédération prenait conscience que la SST représente un volet important de la santé des femmes et que les politiques gouvernementales dans ce secteur sont nettement insuffisantes. Elle a alors fondé son premier comité Santé et Sécurité du travail », a indiqué Linda Lapointe, responsable politique du secteur Santé et Sécurité du travail, dans son mot d’ouverture.

Afin de marquer ce 30e anniversaire, la présidente Régine Laurent a aussi tenu à être présente au Réseau et, avec toute la conviction qu’on lui connaît, a entretenu les militantes présentes sur l’importance de la culture de prévention en matière de SST. « La culture de prévention, c’est une lutte. Vous avez un plan d’action pour débuter aujourd’hui », a-t-elle notamment indiqué, faisant ainsi allusion aux nombreux outils fournis aux participantes pendant ces deux jours.

Un Réseau des militantes en SST permanent?

La santé et la sécurité du travail est un enjeu majeur pour les professionnelles en soins, mais les responsables locales en SST ne disposaient pas, jusqu’en 2015, d’un lieu pour discuter de leurs préoccupations et de leurs expériences respectives, un lieu leur permettant d’acquérir des connaissances, des outils et de trouver, ensemble, des pistes de solutions aux problèmes vécus sur le terrain.

En 2014, une recommandation a donc été adoptée lors du congrès de la Fédération afin de mener un projet pilote, donnant lieu à la tenue de deux éditions du Réseau des militantes en SST, à l’automne 2015 et 2016.

Le congrès de 2017 ayant lieu en fin d’année, les déléguées du conseil fédéral de mars 2017 ont également convenu de la tenue d’une 3e édition du Réseau des militantes en SST au cours de l’année.

Une évaluation sera ensuite effectuée par la FIQ et partagée avec les déléguées du congrès de 2017, dans le but, éventuellement, de donner un caractère permanent au Réseau des militantes en SST et d’en préciser la formule et la fréquence.

Le secteur de la santé dans la mire de la CNESST

Pour la période 2017-2019, et pour la première fois de son histoire, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) fait du secteur de la santé et de l’assistance sociale l’une de ses priorités. Rien d’étonnant quand on sait que c’est dans ce secteur qu’on compte le plus grand nombre de lésions professionnelles, soit entre 15 000 et 16 000 annuellement pour la période de 2011 à 2015. Cela représente 18 % des lésions, tous secteurs d’emplois confondus.

C’est donc de la démarche entreprise par la CNESST que Bernard Dufour, l’un de ses représentant-e-s, est venu entretenir les participantes du Réseau des militantes en SST de la FIQ le 11 octobre dernier. Une très bonne manière de mettre la table pour la suite des discussions. Monsieur Dufour a ainsi expliqué qu’après une analyse des lésions dans tous les secteurs d’emplois, les risques prédominants et les secteurs prioritaires ont été identifiés. Une consultation de représentant-e-s des groupes visés a ensuite été tenue, ce qui a permis à la Commission d’établir ses priorités d’action.

Pour le secteur de la santé et de l’assistance sociale, cette démarche se solde par l’indentification de trois cibles d’intervention bien précises : les troubles musculosquelettiques, les chutes de même niveau et la violence au travail. Les prochaines étapes consisteront en une analyse plus approfondie des problématiques et la définition d’une stratégie d’intervention à long terme, en concertation avec le milieu. Une approche progressive sera privilégiée : convaincre, soutenir, contraindre. Espérons que la démarche portera fruit!

L’ASSTSAS, des outils et des services utiles

Être proactives, c’est savoir utiliser les différentes ressources à notre disposition. En cette matière, l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) fait assurément figure de leader. À travers sa conférence, Julie Bleau, conseillère à l’ASSTSAS, a voulu familiariser les participantes du Réseau des militantes en SST de la FIQ à ce qu’offre l’ASSTSAS pour soutenir la prise en charge de la prévention dans les établissements de santé.

Puisqu’elle se consacre exclusivement à la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, l’ASSTSAS a développé une panoplie d’outils et de services des plus utiles afin d’agir concrètement sur le terrain. Plus spécifiquement, si elle favorise la promotion de la prévention dans un objectif d’élimination des dangers à la source, l’Association souhaite le faire en accompagnant, dans un cadre paritaire, la clientèle de son secteur. Ainsi, elle offre notamment des services de conseil et d’assistance technique sur une variété de problématiques en SST. Pour faire une demande, on peut communiquer avec le-la conseiller-ère attitré-e à sa région ou à son type d’établissement.

L’ASSTSAS offre également des activités d’information, de formation ainsi que de recherche et développement pour créer des milieux de travail sains et sécuritaires. Entre autres, elle propose des fiches thématiques utiles pour en apprendre plus sur la prévention de certaines problématiques en SST, par exemple les troubles musculosquelettiques, les chutes et la violence.

Prendre en charge la prévention

Après avoir assisté à des conférences et autres présentations, les participantes du Réseau des militantes en SST ont pris part à une activité visant à identifier les éléments de la conjoncture qui favorisent une véritable prise en charge de la santé et de la sécurité du travail. Elles ont ainsi constaté l’écart important entre ce que prévoit la Loi sur la santé et la sécurité du travail et les dispositions de la convention collective relatives aux règles de représentation et de fonctionnement du comité SST. Puisque le secteur de la santé est celui où l’on compte le plus grand nombre de lésions professionnelles, les participantes ont bien sûr trouvé étonnant qu’il ne soit toujours pas assujetti aux mécanismes de prévention prévus à la Loi, notamment en ce qui a trait au nombre de représentant-e-s à la prévention et au nombre d’heures pouvant être consacrées à leurs fonctions.

Dans ce contexte, les militantes ont été invitées à être davantage proactives et à s’inscrire, au cours des prochains mois, dans une démarche visant une réelle prise en charge de la prévention au sein de tous les établissements de santé. La première étape de cette démarche consiste à interpeller l’employeur afin de discuter de solutions concrètes visant à diminuer le nombre de lésions professionnelles chez les professionnelles en soins. Pour ce faire, un argumentaire et des outils ont été proposés aux militantes afin qu’elles puissent convaincre les employeurs du bien-fondé de la participation des professionnelles en soins et de leurs représentantes syndicales au processus de prévention.