Novembre 2019

Portrait de la violence en milieu de travail

Le Réseau SST 2019 a débuté avec un sketch ayant pour but de faire vivre aux participantes l’une des multiples formes que peut prendre la violence en milieu de travail. Cette mise en situation a eu pour effet de plonger toute la salle dans le vif du sujet et, ainsi, a permis de débuter ce Réseau en grand.

Afin de dresser le portrait de la violence en milieu de travail, voici les éléments qui ont été abordés :

  • Qu’est-ce que la violence en milieu de travail?
  • La violence en quelques chiffres.
  • La violence au travail : un phénomène sous-déclaré.
  • Les auteurs de la violence.
  • Les facteurs contributifs.
  • Les conséquences de la violence en milieu de travail.

En exposant ces points, les participantes se sont fait rappeler que, peu importe leur âge, leur sexe ou le milieu dans lequel elles travaillent, les professionnelles en soins sont exposées à de nombreux risques qui menacent leur santé, leur sécurité et leur intégrité, tant physique que psychologique.

La violence fait partie de ces risques. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, c’est par l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, que la violence entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou même un décès.

De plus, selon l’Organisation internationale du travail, la violence en milieu de travail se traduit par toute action, tout incident ou tout comportement qui s’écarte d’une attitude raisonnable par lesquels une personne est attaquée, menacée, lésée ou blessée, dans le cadre ou du fait direct de son travail.

Conférence ASSTSAS : élaboration d’un programme de prévention de la violence

Afin d’intervenir efficacement sur le terrain, les responsables SST ont besoin d’un argumentaire et d’outils. C’est dans cet esprit que Mme Josée Lamoureux, conseillère pour l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS), est venue présenter aux participantes du Réseau ce qu’est un programme de prévention de la violence.

Quand les dangers émanent justement les personnes dont on doit prendre soin, il est impossible de les éliminer à la source. Un programme de prévention de la violence est donc un outil qui vise à identifier et à agir pour prévenir et contrôler les facteurs de risque de violence commise par la clientèle à l’égard du personnel. Pour ce faire, trois niveaux de prévention sont privilégiés : (1) prévenir à la source, (2) se protéger et gérer les crises et (3) récupérer et apprendre. Tous ces niveaux sont pertinents et contribuent au développement d’un environnement de travail sécurisant et favorable au maintien de la santé des professionnelles en soins.

Après avoir pris connaissance de ce qu’est un programme de prévention de la violence, les participantes ont été invitées, à partir de deux mises en situation, à répondre aux deux questions suivantes : quels sont les facteurs de risque que vous traiteriez de façon prioritaire? Si vous souhaitiez élaborer un programme de prévention pour ce centre d’activités, quelles seraient les informations à obtenir pour documenter la problématique?

Une belle occasion de développer ses compétences et de mettre en pratique ses connaissances.

Conférence Carole Dupéré, commissaire pour un environnement de travail respectueux et non-violent : partage d’une bonne pratique

Le Réseau des militantes SST 2019 s’est terminé sur une note positive. En effet, après avoir dressé un portrait statistique plutôt sombre de la situation de la violence en milieu de travail dans le réseau de la santé lors de la première journée, la deuxième journée se voulait orientée vers les outils à mettre en place et le partage des meilleures pratiques. La conférencière invitée en fin de Réseau, Carole Dupéré nous a fait part d’une initiative intéressante qui pourrait inspirer d’autres établissements du réseau de la santé.

Issue d’une volonté syndicale, la création du poste de commissaire pour un environnement de travail respectueux et non-violent est l’aboutissement de plusieurs années de discussions entre l’employeur et le syndicat. Selon la commissaire Dupéré, deux éléments importants sont un gage de succès : le choix de la personne qui occupe  la fonction de commissaire doit être pris à parité syndicat-employeur et cette fonction doit  relever directement du PDG de l’établissement et non de la Direction des ressources humaines.

La commissaire Dupéré nous parlé de son rôle de médiatrice, du respect de la fonction et de l’importance de son indépendance de la Direction des ressources humaines pour favoriser la confiance.

Les militantes ont eu l’occasion d’échanger avec la commissaire et obtenir des réponses à leurs questions notamment sur la manière de convaincre d’autres établissements à imiter cette bonne pratique.

Réseauter et en apprendre plus sur ce qui se passe ailleurs, c’est la voie vers de nouvelles solutions.