La FIQ plaide pour un réseau public de santé universel et accessible
Québec, le 19 février 2025 — La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ a participé aux consultations prébudgétaires du ministère des Finances avec un message clair : des investissements importants dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) sont essentiels pour en garantir la stabilité et la pérennité. Alors que la création de Santé Québec et les compressions budgétaires fragilisent déjà le RSSS, la FIQ rejette toute nouvelle restriction qui menacerait l’accessibilité, la qualité et l’universalité des soins, réaffirmant son opposition à toute politique d’austérité.
L’incertitude économique mondiale, aggravée par le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis et ses menaces de tarifs douaniers contre le Canada, ajoute plus de pression sur les finances publiques du Québec. Dans ce contexte, la FIQ avertit : « Sabrer dans la santé, c’est précariser encore plus les familles québécoises. Le filet social québécois est aussi précieux que l’hydroélectricité. Le contexte économique difficile ne doit pas servir d’excuse pour ramener l’austérité dans nos services publics », ajoute Mme Bouchard.
Le gouvernement du Québec prévoit une croissance des dépenses en santé de seulement 3 % en 2024-2025 et de 1,8 % en 2025-2026, bien en deçà du 5 % minimum estimé nécessaire par le premier ministre lui-même. Dans le même temps, Québec impose 1,5 milliard $ de compressions à Santé Québec. La FIQ dénonce cette approche qui favorise les inégalités et pousse les professionnelles en soins vers le secteur privé.
Pour garantir la viabilité du réseau public, la FIQ recommande une augmentation des dépenses en santé d’au moins 6 %, un financement accru des soins de première ligne, incluant le soutien à domicile, et des services en santé mentale, ainsi qu’un budget spécifique pour la planification de la main-d’œuvre. « Cet investissement permettrait de stabiliser les effectifs, d’agir en prévention, de déployer des ratios sécuritaires entre les professionnelles en soins et les patient-e-s, et d’améliorer les conditions de travail dans le RSSS », insiste Julie Bouchard.
Les réformes et les coupes budgétaires touchent particulièrement les femmes, qui composent la majorité du personnel en soins. En refusant d’améliorer leurs conditions, le gouvernement perpétue des inégalités de genre et surcharge ces professionnelles, déjà prises entre leur travail et leurs responsabilités familiales. « Défendre les professionnelles en soins, c’est défendre le droit des femmes à des conditions de travail décentes et à une juste reconnaissance de leur expertise. C’est aussi garantir des soins accessibles et de qualité pour toutes et tous », conclut la présidente.
Le mémoire de la FIQ, déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires du ministère des Finances, peut être consulté ici.
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Renseignements :
Philippe Desjardins
581 995-0762