Un énième recul du ministre Dubé
le réseau de santé public sacrifié sur l’autel de l’indécision, juge la FIQ
Montréal, le 23 août 2024 — En repoussant à mars 2025 l’échéance pour abolir le recours à la main-d’œuvre indépendante dans les grands centres, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ estime que le ministre de la Santé, Christian Dubé, vient de prouver, une fois de plus, son incapacité à livrer les réformes qu’il clame haut et fort.
« La FIQ ne peut rester silencieuse face à ce recul qui trahit les engagements pris par le gouvernement. Rappelons que la première échéance fixée au 20 octobre 2024 devait marquer un tournant décisif pour enrayer cette dépendance toxique aux agences de placement. Il a été incapable de créer les meilleures conditions pour offrir des soins de qualité à la population et des conditions pour attirer, notamment en région, des professionnelles en soins. Aujourd’hui, les agences de placement sortent malheureusement gagnantes », exprime Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Depuis le début, la FIQ avertit que sans une amélioration des conditions de travail des professionnelles en soins fidèles au réseau public, celles qui travaillent pour les agences ne voudront pas revenir dans le réseau public. Le ministre Dubé a sous-estimé l’importance de mettre en place des moyens efficaces d’attraction, de rétention et de reconnaissance.
« Il est tout simplement honteux de faire porter l’odieux de ce report à la FIQ. Nous avons salué et soutenu l’objectif de se débarrasser de la MOI puisqu’elle représente une bataille que nous menons depuis des années. Il n’y a qu’une seule façon de ramener les professionnelles en soins des agences dans le réseau: améliorer les conditions de travail du réseau. Mais lorsque le gouvernement s’entête à ne pas vouloir mettre en place des solutions gagnantes pour y parvenir, les seules personnes responsables de cet échec sont celles qui prennent les décisions. », ajoute Julie Bouchard
Depuis trop longtemps, les professionnelles en soins alertent sur les effets néfastes de la main-d’œuvre indépendante : une rupture de la continuité des soins, une explosion des coûts et un épuisement exacerbé des équipes régulières qui gangrènent leur stabilité. Ce report n’est rien d’autre qu’un pansement sur une plaie béante, qui ne fera que prolonger l’hémorragie.
« Le report de cette échéance démontre l’incapacité du ministre Dubé à instaurer des conditions attractives et rétentives, surtout dans les régions éloignées, qui subissent les conséquences de ce recul. Bien que nous partagions le même objectif que le ministre — se libérer de la dépendance à la main-d’œuvre indépendante — il est aujourd’hui évident qu’il a échoué à créer les conditions nécessaires pour y parvenir. En repoussant cette échéance, le ministre Dubé révèle le manque de substance de ses ambitions. Si le gouvernement souhaite réellement améliorer les conditions de travail pour ramener le personnel des agences dans le réseau public, la FIQ sera prête à collaborer », conclut la présidente de la FIQ, Julie Bouchard.
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Floriane Bonneville
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