Revenir à l’essentiel

Julie Bouchard
Présidente
2 décembre 2023

Ça y est, nous avons atteint le point culminant de la négociation. Notre mobilisation est à son comble: quatre journées de grève réalisées et quatre autres annoncées les 11, 12, 13 et 14 décembre prochains.

Ça brasse aussi dans les médias, alors que les déclarations du gouvernement se succèdent à un rythme effréné et que les messages prennent parfois de drôles de raccourcis. Dans ces moments, le doute devient une arme redoutable qui peut rapidement nous faire perdre pied.

Cette semaine, pendant que le Comité de négociation se trouvait littéralement à la table et que les travaux allaient bon train, monsieur Legault y est allé sur la place publique de cette déclaration à l’effet que les discussions avec la FIQ seraient supposément « difficiles », et que nous refusions les primes pour les quarts de travail « défavorables ». Je n’ai qu’une chose à dire à ce sujet : c’est TOTALEMENT FAUX. Toute personne travaillant dans le réseau de la santé sait que des primes selon les quarts et les départements, il y en a déjà. C’est même dans nos demandes de négociation de bonifier la prime de nuit et de transformer la prime de fin de semaine en salaire majoré de 50 %.

Il est par ailleurs INSULTANT de se faire dire que nous sommes « difficiles » à la table. S’il est vrai que nous sommes fermes, et que nous avons un bon rapport de force, depuis quand cela constitue-t-il un problème dans une négociation? Le premier ministre dirait-il la même chose s’il négociait avec une profession majoritairement masculine? Je vais vous le dire, la seule chose difficile dans cette négociation, ce fût d’obtenir de la partie patronale qu’elle accepte enfin de discuter de nos propositions.

Depuis le début de cette négociation, et même avant, le paternalisme et l’arrogance avec lequel ce gouvernement traite les professionnelles en soins, mais aussi les enseignantes, est exaspérant. Vous avez le droit d’être en colères. Et vous savez quoi? Vous avez bien raison, parce que cette façon de traiter les professions majoritairement féminines est non seulement insultante et dépassée, mais elle est aussi en grande partie responsable des problèmes que nous voulons justement régler dans le réseau de la santé.

Si monsieur Legault souhaitait faire dérailler cette négociation, il n’aurait pu s’y prendre autrement. Avec cette sortie, il avait clairement l’intention de retourner l’opinion publique contre nous. Mais les Québécois-e-s ne sont pas dupes! Ils-elles ont très bien compris que des soins de qualité passent nécessairement par de meilleurs salaires, une diminution de la charge de travail et une meilleure conciliation travail-vie personnelle. C’est pour cette raison que présentement, près de 7 citoyen-e-s sur 10 appuient nos revendications.

Revenons donc à l’essentiel. C’est à la table de négociation que se feront les gains, et toute notre mobilisation, notre colère et notre indignation doivent être canalisées de façon à maintenir cet appui dans la population, ainsi que le rapport de force dont le Comité de négociation bénéficie à l’heure actuelle.

Ne vous laissez pas berner par ce spectacle auquel se livre présentement monsieur Legault et compagnie sur la place publique. La pression que nous exerçons, elle porte ses fruits à la table de négociation. Le ton a changé, le rythme s’est accéléré et l’employeur discute enfin de nos demandes.

Les 5 et 6 décembre prochains, vos représentantes réunies en Conseil fédéral prendront connaissance de l’état des avancées des travaux du Comité de négociation. À partir de là, nous pourrons en discuter plus ouvertement avec vous. Suivez-nous pour plus d’information.

D’ici là, restons unies, déterminées et mobilisées!